1. |
Les figuiers
05:22
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Le sillon des chemins cuivrés comme
Celui de la courbe de tes
Pommettes et de ton nez
Guidée par toi, je suis distraite
Je m'imagine tracer,
La courbe du dernier
Du bout de mes doigts timides
Les tiens rudes
Sur ma peau brulée
❁
Ramène-moi
Les collines dorées du sud
Les vallées brodées d'argent
Les soleils brulants
Ramène-moi
La grande vallée des figuiers
Mais le plus beau était caché
Tu m'a dis de n'pas y grimper
Mais le temps va nous rattraper
Je ne ferai pas le moindre bruit
Si ta main danse dans le vent
Je me contenterai de ta liberté
Et si l'oiseau de l'instant m'est inconnu
Je murmurerai ton nom
Pour que tu me chantes sa chanson
Je pourrais rester des jours
Sur les longs chemins rouges
Tracés entre les herbes hautes
Serpentant, sur les flancs, des
Montagnes surplombant
Ce qui me paraît être le monde
Ton monde, celui que tu aimes tant
Celui devant qui tu seras
Toujours un enfant
Ramène-moi
Le thé au lac des nénuphars
Et allez, vite vite on repart
Compter les herbes, compter les heures
Ramène-moi
L'eau douce derrière le barrage
La falaise servant de rivage
D'où on a tous deux sauté
Mais le temps nous a rattrapé
Tu m'as dis : Rends-toi sous la chute
J'ai laissé l'eau me marteler
L'écume a brossé mes cheveux
Pour que je sois belle à tes yeux
Puis le soir près du feu
Tu m'as dit ces mots doux
Nos doigts se sont trouvés
Tes yeux m'ont avalée
Tu m'as dit :
J'ai envie, j'aimerais, j'aimerais tellement
Te prendre dans mes bras
Te blottir contre moi, je parie
Que tu t'blottis bien
❁
Je ne ferai pas le moindre geste
Si un jour tu me dis : reste
Encore quelques jours
Sur les longs chemins rouges.
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2. |
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Jour d'automne un peu plus vide que les autres
L'air est morne
Octobre ne sied pas au bitume
Je frissonne
Je voudrais être un arbre, dans cette saison
Qui vire le reste au gris
Les parulines s'y confondent
À l'orée de la forêt où je me suis glissée
Où j'ai quitté le pavé
Pour rejoindre la fraîcheur
Pour fuir la lueur
Des lampadaires qui frémissent
Sous le nez, des corneilles qui me crient de revenir
Mais je préfère encore partir
Et pour boire, laisse mes cheveux dans la rivière
Les tétards y joueront à cache-cache c'est moi qui perd
Et le soir, quand mes joues roses nourrissent les diptères
Je ne suis qu'un mammifère
Je ne suis qu'un mammifère
Tu m'as laissée partir
Je t'ai laissé mentir
Comme l'on ment aux enfants
Qui ont perdu leurs parents
On leur parle du paradis, mais je sais
Que les feuilles tombent à l'automne et
Je ne vois que les grands
Chênes rouges, blancs, bicolores
Jsais plus quoi faire de mon corps
Laisse-moi ici derrière
Que je me recouvre de vert
Que je me découvre d'hier
Promets-moi de ne rien y faire
Les feuilles mortes du mois des morts
La douce caresse du froid du nord
Je veux juste dormir un peu
Hiberner un mois ou deux
Et ne penser à rien du tout
Qu'aux des étoiles au-dessus de nous
Et pour boire, laisse mes cheveux dans la rivière
Les tétards y joueront à cache-cache c'est moi qui perd
Et le soir, quand mes joues roses nourrissent les diptères
Je ne suis qu'un mammifère
Mais ne le dis pas aux oiseaux
Dis-leur que je suis un arbre, fatigué d'être debout
Les bras vers le ciel, fatigué de se battre contre tout
Entre les fougères et le temps qui passe
Dis-leur que je suis une fleur, fatiguée de fleurir
Je ne peux plus être votre soleil, c'est fatiguant, toujours mourir.
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3. |
Mars
04:21
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Tu me brûles
Ton rire est mon rire
J'écris tes réponses dans le sable à chaque fois
Fais de mon corps ton corps
Tolère un peu encore
Mes questions, en morse sur le toit
Laisse-moi être ton Mars
Laisse Mars être ton mois
On se répète
Qu'on a besoin
De mots qui mettent, un sens
Sur nos riens
T'aurais du me dire,
De la fermer
D'écouter nos doigts
Entrelacés
Laisse-moi être ton Mars
Laisse Mars être ton mois
Mais au lieu de ça
On se perd dans l'alphabet et
Ses vingt-six lettres inutiles
Comme autant d'anniversaires
Puisque les voyelles qui font de toi mon aîné
Ne t'ont pas appris à aimer
J'voulais reconnaître le chant
Des oiseaux et du ciel le plan
Et tu m'as dit qu'tu serais mon professeur
Tu m'as appris où marcher
Tu m'as appris quoi manger
Mais tu m'as pas appris le nom des fleurs
❁
Cours, cours autour
Du feu mourant
Je suis le charbon ardent
Qui marque ta face, rougie par le
Soleil couchant
Et dans la nuit, je la noircis
Mes mains souillées
Sur ta peau
Nos quatre yeux
S'font écho
La seule partie de toi
Que je n'peux pas
Cartographier de mes dix doigts
❁
Le sable a fait cailler mon sang
Tes mains frémir mon pied béant
Et tu m'as dit qu'tu serais mon docteur
Tu as pris ma température
Et pansé toutes mes brûlures
Mais tu as oublié d'soigner mon cœur.
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Onoclea Montreal, Québec
Onoclea, c'est moi, Alexandrine. J'écris des chansons quand j'ai de la peine ou quand j'ai besoin de rentrer à l'intérieur de moi-même, pour me comprendre et m'admettre les choses difficiles. J'écris aussi des chansons pour rester douce. Je m'inspire de la nature, de la peur et de l'amour. ... more
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